À la différence de tant d’autres

A la différence de tant d’autres, il était justifié pour Michèle Scharapan de présenter une sélection d’œuvres absolument conventionnelle, parce qu’elle avait quelque chose à dire dans chaque morceau ; L’allegro de la sonate K.310 de Mozart par exemple avait du poids et de l’élan, les sonorités du piano étant finement travaillées, dans un large et dynamique éventail intelligem-ent employé.
Les épisodes du rondo final auraient pu être plus nettement différenciés, mais les tensions de la partie centrale de l’andante étaient modelées de façon à rendre la force expressive de cette musique très apparente /…/ quant à la sonate n°3 op.10 de Beethoven, avec son utilisation musicale de la virtuosité pianistique, l’interprétation de Michèle Scharapan du premier mouvement presto reflètait bien l’autorité pleine d’assurance de cette musique.
Le point fort du mouvement lent était l’intensité, mais il n’y avait aucun doute sur la capacité de l’interprête à faire passer le souffle du mouvement /…/ les affinités  » Beethoveniènnes  » du premier mouvement de la sonate de Schubert apparaissait fortement et le résultat en était encore une fois une synthèse exactement centrée sur le drame et la tension de cette musique .

MAX HARRISON
THE TIMES